Le déconfinement qui commence à prendre effet ce 11 mai 2020 apporte avec lui, pour certains, des angoisses qui peuvent être difficiles à gérer.
Après les questionnements et les inquiétudes qui avaient accompagné le confinement, ce nouveau changement, après deux mois de quarantaine, peut être vécu – parfois même avec surprise – comme un moment générateur d’angoisse. Angoisses liées à la reprise du travail, à la reprise d’une vie sociale, à de nouvelles possibilités qui pour un temps avaient été restreintes : celle de se mouvoir sans durée maximum et sans autorisation, celle de se rendre dans les multiples commerces qui rouvriront leur porte, celle de passer des moments avec des amis ou de la famille.
Ce contexte très exceptionnel que nous vivons peut mettre en exergue des angoisses qui habituellement parviennent à être maîtrisées, canalisées. En effet, dans un contexte habituel de vie, les repères constitués, les habitudes prises permettre de circonscrire l’angoisse. Mais lorsque celles-ci sont bousculées, la perte de contrôle et du sentiment de maîtrise de son quotidien laisse place à une angoisse de l’inconnu, une angoisse d’être débordé, une crainte de ne pas savoir faire face, une incapacité à prendre des décisions. Cette angoisse peut susciter des accès de colère ou une irritabilité. D’autres y réagiront par une attitude de repli.
Toutes ces réactions, propres à chacun, n’apparaissent pas du fait du confinement ou du déconfinement mais sont décuplées par les circonstances. Et pour cette raison, ils peuvent être particulièrement éprouvants à vivre, voire invalidants. Ils sont autant d’éléments qui légitiment la démarche d’aller rencontrer un psychologue psychothérapeute. Plutôt que de devenir enfermante, l’angoisse résonne alors soudainement comme un élément dont celui qui l’éprouve à su se saisir positivement, un élément qui aille dans son sens plutôt que contre lui.
Chloé Blachère
Psychologue clinicienne et psychothérapeute
Paris 18è & Paris 9è