Prendre rendez-vous en ligneDoctolib

La temporalité psychique

L’un des constats que tout clinicien (psychothérapeute ou psychanalyste) est amené à faire au cours de sa pratique repose sur le fait qu’il n’existe pas une temporalité psychique identique pour tous mais qu’au contraire, chaque appareil psychique est rythmé par sa propre temporalité, qui échappe elle-même à l’être en souffrance.
Par ailleurs, la pratique clinique mène au constat qu’un symptôme, bien qu’il puisse être encombrant et faire souffrir, est le fruit d’une construction psychique qui agit comme une protection, en réaction à ce qui est inconsciemment perçu comme une menace.



Viser à faire taire rapidement un symptôme revient donc à nier le message qu’il véhicule, même si celui-ci est pour le moment incompréhensible. De ce fait, une telle manière de faire conduit, du même coup, à ce que ce message revête une autre forme pour délivrer son message.


Le conflit intrapsychique

Il y a donc, au sein de l’appareil psychique, des forces qui poussent au dévoilement de pensées refoulées. Elles empruntent pour cela des voies symptomatiques. Et il y a, de l’autre, des résistances qui, de par la menace qu’elles identifient comme associée à ce retour du refoulé, tendent à l’empêcher de parvenir à la conscience. Pour cela, elles empruntent tous les moyens qu’elles trouvent à leur disposition.
Ce conflit intrapsychique, parfois conscient mais aussi et surtout inconscient, conduit lui-même à certains symptômes que peuvent être, par exemple, une fatigue chronique, ou bien une humeur dépressive.


La temporalité psychique d’un être se trouve à l’œuvre en dehors mais aussi dans le champ clinique. Cette temporalité vient rythmer chaque psychothérapie et chaque psychanalyse, expliquant le fait que certains voient rapidement une amélioration de ce qui les faisaient souffrir alors que pour d’autres, il leur faut d’abord traverser des turbulences qui peuvent être douloureuses sans savoir, qui plus est, le temps que demandera cette traversée. Dans tous les cas, la levée du refoulement ne peut se faire sans tempêtes psychiques étant donné que ces deux forces, par principe, s’opposent.


Le symptôme dans le traitement psychique

Et dans la mesure où l’inconscient ignore le temps (Freud), la durée que prendra la résolution de symptômes compte peu au regard du fait que sans traitement, il n’y a pas de raison pour que ceux-ci se résolvent spontanément. En effet l’observation du fonctionnement de l’appareil psychique conduit à faire le constat que tout ce qui n’a pas été réglé continue à venir se représenter sous forme de symptômes, qu’ils soient psychiques, corporels ou organiques.


Docteur Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è