Nombreuses sont les circonstances pouvant conduire à traverser un moment critique dans sa vie professionnelle.
Pour certains, il pourra s’agir d’une difficulté à rebondir après la fin d’un contrat de travail ou après un licenciement, pour d’autres d’une difficulté à trouver un premier emploi, pour d’autres encore d’une période d’inactivité professionnelle qui tend à se prolonger. Il peut s’agir également d’une reconversion professionnelle qui n’ouvre finalement pas de nouvelles perspectives professionnelles, ou encore d’une peur d’assumer les responsabilités qu’implique le fait de travailler.
Bien souvent, plus la période d’inactivité se prolonge, plus les freins se multiplient à l’idée de se remettre à travailler. Il en découle une ambivalence entre ne pas travailler et retravailler.
Avant de se trouver en difficulté dans la sphère professionnelle, certaines personnes ignorent les répercussions psychiques qui peuvent être associées à une telle situation. D’abord centrées sur les motifs qui ont conduits à cet arrêt professionnel, les difficultés deviennent ensuite plus générales et se traduisent souvent par une dépréciation de soi (« je suis incapable », « je n’y arriverai jamais », « je n’ai pas les compétences pour », « je n’ai pas la légitimité ») ou une dépréciation de l’autre (« on me rejette », « ils n’ont rien compris », « je ne vois pas pourquoi j’aurais à faire mes preuves », « c’est de leur faute »).
Ce point de départ qu’avait constitué la difficulté rencontrée dans le travail a finalement ouvert la brèche d’un mal-être plus large et diffus, qui peut durer des années lorsqu’il n’est pas traité. Cette souffrance vient également généralement s’associer aux liens de dépendance que vient révéler la question de l’argent : dépendance à un conjoint, à un parent, à des allocations, c’est-à-dire à un argent qui ne vient pas symboliser la valeur d’un travail qui a été produit et qui est reconnu d’une manière monétaire.
Certaines personnes, désireuses d’interroger ce qui d’eux-mêmes peut leur échapper mais dont elles font l’hypothèse que cela pourrait être en lien avec les difficultés professionnelles rencontrées, peuvent choisir de passer la porte d’un cabinet de psychothérapie ou de psychanalyse. Cette mise en mouvement est bien souvent déjà un premier pas, duquel d’autres pourront dès lors s’engager.
Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è