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La peur du regard des autres est un motif avancé fréquemment pour commencer une psychothérapie ou une psychanalyse. Trac excessif, difficulté à s’exprimer, peur d’être rejeté, de ne pas être aimé, hypersensibilité, perfectionnisme, conformisme, les formes que prennent cette peur sont multiples.



Si la prise en compte du regard de l’autre fait partie des éléments permettant de rendre possible la vie en société, elle devient disproportionnée dès lors qu’elle produit une inhibition pouvant aller jusqu’à la souffrance psychique.
Tout être humain se construit à partir du regard de l’autre. D’abord le regard de ses parents, puis de ses camarades, et des autres adultes qui l’entourent au cours de son développement. Or tout être humain arrive dans le monde dans un état de vulnérabilité tel que cet autre qui prend soin de lui lui est d’abord indispensable pour pouvoir survivre et grandir. De ce fait, les manifestations d’amour de cet autre, sa reconnaissance, ses marques de considération, d’attention, sont perçues comme autant de validations de sa présence dans le monde, et peuvent être interprétées par le jeune être comme des validations de celui qu’il devient.



La construction subjective d’un être humain prend, dans les premiers temps, appui sur l’autre. Mais elle implique aussi que celui-ci s’en détache progressivement pour qu’il soit en mesure, le moment venu, assumer seul la responsabilité de ses actes et de ses pensées, tout comme sa présence dans le monde. Lorsque ce n’est pas le cas, il reste suspendu au regard de l’autre dans un sentiment de peur qui se décline alors sous de multiples formes.



Traverser une psychanalyse permet, pour ceux qui en ont le désir, et grâce aux associations libres de pensées en séance, de démêler ce qui relève de son propre désir de ce qui relève du désir de l’autre, de sorte que le regard de l’autre ne constitue plus une menace ou une inquiétude.


Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è