Le vitiligo est une dermatose qui touche 0,5 à 1% de la population mondiale. Elle est caractérisée par la dépigmentation progressive de la peau. Ces taches blanches peuvent se développer de manière segmentaire, c’est-à-dire sur une seule partie du corps, ou bien de manière non segmentaire, lorsque l’ensemble du corps est touché. Elles apparaissent le plus souvent avant 30 ans mais il peut arriver qu’elles surviennent plus tard.
Si médicalement le vitiligo a été, pendant un temps, considéré comme une affection psychosomatique, elle n’est plus appréhendée comme telle aujourd’hui. Les troubles de la thyroïde qui lui sont régulièrement associés (15 à 20% des cas), comme certaines pathologies auto-immunes, révèlent qu’il s’agit davantage d’une pathologie dite multifactorielle. Parmi ces facteurs associés, certaines études rendent explicites l’impact de certains stress « physiologiques » tels qu’une intervention chirurgicale, une grossesse, ou encore une infection (1). Or nous savons aujourd’hui que les signifiants qui accompagnent un stress physiologique ont une incidence sur la manière dont celui-ci est vécu, qu’il s’agisse de ceux de la personne ayant vécu ce stress ou de ceux de son entourage (familial, amical, médical, etc.). La lecture ne peut donc être uniquement médicale, au risque sinon de passer à côté de ce qui, pour un être, vient faire sens singulièrement, à un moment particulier de sa vie, et dans l’histoire qu’est la sienne.
De la même manière et indépendamment de l’étiologie du vitiligo, la souffrance psychique qui lui est régulièrement associée conduisent ceux qui en sont affectés et qui en ont le désir à rencontrer un psychothérapeute ou un psychanalyste. La visée n’est alors pas de guérir le vitiligo, ce que la médecine n’est d’ailleurs pas en mesure de faire actuellement, mais d’apaiser la souffrance psychique qui pour certains l’accompagne. En effet, la manière dont cette dermatose vient être articulée à la vie réelle et à la vie fantasmatique d’un être va influencer la place que celle-ci va occuper dans sa vie, ce sur quoi il est possible, psychiquement, d’opérer.
(1) « Vitiligo, une maladie bénigne à l’impact psychologique souvent considérable », consulté le 19 septembre 2023, https://www.inserm.fr/dossier/vitiligo/.
Chloé Blachère – psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è