Associer librement, est-ce mentir ?

Que veut dire « associer librement ses pensées » ?

La psychanalyse, tout comme la psychothérapie avec psychanalyste, se déroule selon une règle fondamentale simple, énoncée dès le début de la cure par le clinicien, à savoir « associer librement ses pensées ».

L’une des résistances couramment rencontrées en psychothérapie ou en psychanalyse correspond à la réticence qui peut être éprouvée à parler librement ses pensées sans que celles-ci aient un fondement véridique certifié. En effet, il n’est pas rare que des résistances s’installent de la part d’un patient (en psychothérapie) ou d’un psychanalysant (en psychanalyse) lorsqu’un souvenir vient mais de manière floue, ou que les pensées qui lui viennent lui apparaissent intolérables.

Fantasmes et réalité, que nous apprend la psychanalyse ?

La psychanalyse ouvre un espace singulier en ceci qu’elle a mis au jour la puissance du fantasme dans la vie psychique, indépendamment de la consistance qui peut être spontanément attribuée à des événements réellement vécus. Ainsi, la clinique révèle quotidiennement qu’un événement fantasmé puis refoulé et donc, depuis lors, tenu inconscient, se trouve à la source de productions symptomatiques. C’est lorsque le patient ou le psychanalysant accepte de venir en cure, non pas pour expliciter des faits et les articuler entre eux, mais pour parler librement ses pensées à mesure qu’elles viennent et, ce faisant, en les associant entre elles, que les chaînes signifiantes sont respectées et peuvent conduire à un savoir nouveau.

Les impressions de trahison, de honte ou de culpabilité, qui d’abord ont pu rendre le patient ou le psychanalysant réticent à dire ses pensées à haute voix deviennent alors un matériau signifiant dans le contexte de sa cure, comme autant de balises lui permettant de dénouer ce qui le fait souffrir et l’a conduit à consulter.