Avec le développement des réseaux sociaux et l’accélération de la diffusion d’information apparaissent de nouveaux néologismes, riches d’enseignements quant à notre époque et les pressions qu’elle fait naître.
C’est le cas des néologismes FOMO et JOMO.
Le FOMO, « fear of missing out » en anglais, correspond à « la peur de manquer quelque chose ». A l’opposé, le JOMO, « joy of missing out », équivaut à la « joie de manquer quelque chose ».
Très présents chez les jeunes générations, l’un et l’autre viennent dire quelque chose de la tension que ces derniers peuvent éprouver lors de la rencontre de leurs aspirations avec les innombrables sollicitations relayées par les réseaux sociaux.
Derrière ce positionnement dans le quotidien, qui à première vue peut paraître anodin, il se cache des questions fondamentales dont les enjeux ne concernent plus seulement la prochaine sortie culturelle ou l’événement amical du jour. Avoir peur, être en joie, manquer, accepter le manque, remplir, être là, choisir, etc. Ces questions sont finalement les mêmes que celles qui vont rythmer le rapport singulier d’un être au monde.
Pour certains, la tension que vient révéler ces néologismes FOMO et JOMO peut prendre des proportions importantes dont il est alors précieux de venir parler sans tarder avec un clinicien. La souffrance qui lui est rattachée, lorsqu’elle est parlée en séance et associée librement à d’autres pensées, peut permettre de construire un autre rapport au monde que celui dicté par sa présence ou son absence là où il est attendu – mais par qui ? – d’être.
Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è