Les fêtes qui ponctuent la fin de l’année civile résonnent pour certains comme l’annonce de préoccupations familiales plutôt que comme des moments réjouissants en perspective. A cela s’ajoute la difficulté d’assumer ce regard singulier pouvant être porté sur ce moment particulier de l’année, venant comme à l’encontre d’un consensus social.
Il n’y a pas d’âge pour éprouver un inconfort à l’approche des festivités hivernales. En marge de la pression sociale qui veut que ces fêtes se passent en famille, nombreux sont ceux qui redoutent ces moments de retrouvailles. Les raisons en sont parfois évidentes tant certains événements du passé, douloureux, sont venus entraver le bon développement de ceux qui n’étaient encore que des enfants. Pour d’autres, les alibis ou preuves pouvant justifier une prise de distance avec la cellule familiale paraissent plus difficiles à établir clairement. Et pourtant l’angoisse est là, avec la sensation d’aller à l’encontre de ce qui intérieurement apparait comme une évidence : « ça n’est pas avec ces personnes que je souhaite passer ces moments ».
Pour d’autres, la souffrance émerge à l’inverse, dans la grande solitude éprouvée à l’aube de ces festivités. Sans famille, sans proches avec lesquels se réunir, un sentiment d’absurdité ou de vide peut alors s’imposer avec férocité et être très difficile à supporter.
Dans un cas comme dans l’autre, la psychothérapie ou la psychanalyse peuvent venir en support d’une construction subjective. Lieu où cette angoisse peut être dite et entendue puis associée, ce dispositif clinique peut être l’occasion d’apaiser la souffrance et d’organiser une nouvelle manière d’être au monde.
Chloé Blachère
Psychothérapeute à Paris 18è