La psychanalyse, ou la psychothérapie avec un psychanalyste, repose sur une méthode appelée règle fondamentale. Elle est connue sous le nom d’association libre.
L’association libre correspond, pour le patient – en psychothérapie – ou le psychanalysant – en psychanalyse – à dire ses pensées telles qu’elles lui viennent à l’esprit, sans faire le tri, c’est-à-dire sans censurer, sans les orienter, sans les juger. Il est aussi invité à parler son corps – c’est-à-dire les sensations, symptômes, manifestations corporelles, maladies qu’il a pu ou peut connaître – et enfin ses rêves, lorsqu’il s’en souvient et qu’ils se présentent au cours de la séance.
Cette méthode d’association libre vise à faciliter le retour du refoulé, c’est-à-dire à permettre aux souvenirs refoulés et au savoir inconscient de se représenter et ce, à travers les signifiants prononcés en séances et articulés les uns aux autres.
Cette méthode va guider le travail du début de la psychothérapie jusqu’à la sortie de la psychanalyse. Si elle peut être déroutante pour un certain nombre de personnes, et même perturbante en ce sens qu’elle n’a pas pour visée d’être valorisante ou explicative, elle offre la possibilité d’une sincérité avec soi-même qui est le premier pas vers une évolution possible, progressivement délestée des souffrances qui encombrent.
Les techniques utilisées par le clinicien tout au long de la cure ont, quant à elles, pour visée l’avancée du travail réalisé en psychothérapie et en psychanalyse. Elles constituent des ouvertures. Certaines, par exemple, soutiendront la possibilité d’associer librement une souffrance très ancienne qui vient se représenter dans le présent, sous forme d’angoisse par exemple. D’autres sont utilisées pour présentifier la perte ; d’autre encore pour présentifier le manque, inhérent à la condition même de tout être humain, avec pour visée que le manque puisse être supportable d’abord, puis acceptable, puis même reconnu comme déterminant dans son articulation au désir.
Méthode et techniques se trouvent régulièrement être une surface de projection des représentations psychiques singulières qui animent chaque patient et chaque psychanalysant. Elles viennent actualiser, dans le transfert, c’est-à-dire dans la relation qui lie un patient ou un psychanalysant au clinicien, la confiance que ceux-ci sont prêts à accorder à un autre. En ce sens, cette confiance – plus ou moins accordée – se fait notamment l’écho de la première confiance qui a pu et a du, même a minima, être accordée aux adultes qui les ont accueillis dans le monde et qui les ont accompagnés jusqu’à ce qu’ils soient en mesure, lorsqu’ils y sont parvenus, d’être indépendants. En ce sens, elles favorisent l’émergence de souvenirs ou d’éprouvés parfois très anciens dont parfois seuls les effets et la souffrance qui leur est associée, constituent la trace. Leur actualisation en séance, à partir de la méthode et des techniques dont fait usage le clinicien, ouvre à la possibilité d’articuler affects et signifiants, et de dénouer, nœud après nœud, ces éléments refoulés.
Docteur Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è