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Il arrive qu’un patient commence une psychothérapie en se présentant comme « dépendant affectif ».
Il constate en effet, le plus souvent dans sa vie amoureuse, une répétition dans sa manière de s’attacher très vite et avec intensité à la personne avec qui il est en relation, même lorsqu’il identifie que cette relation n’est pas bonne pour lui et que ce partenaire ne le traite pas d’une manière convenable.



Rabaissement, humiliations, négligences ou même violences corporelles : même lorsque ces mauvais traitements sont identifiés, celui-ci préfère minimiser ces maltraitances, quitte à se mettre en danger, plutôt que d’avoir à se confronter au vide que la séparation le conduira à éprouver.



Parmi ces patients, certains identifient la répétition à l’œuvre depuis le premier lien à l’autre qu’a été celui à leur mère, et la manière dont cette première rencontre avec un autre est venue déterminer la manière dont se modèlent depuis leurs relations, en particulier dans le champ amoureux. Pourtant, et parce que comprendre n’est pas synonyme de résoudre, la souffrance reste identique, et une partie de Moi préfère méconnaître cette souffrance et les risques encourus plutôt que de se frotter à l’angoisse qui menace régulièrement de déborder.

Si une partie du Moi, en effet, méconnaît la situation dysfonctionnelle et la manière dont elle se répète, une autre n’est bien souvent pas dupe. Et c’est cette autre partie qui peut conduire un être à aller rencontrer un clinicien.



S’identifier à ces signifiants que sont « dépendant affectif » comporte le risque, pour le patient, de s’y figer et de consolider une posture qui tendra alors vers le fatalisme, sans plus de possibilité de la faire évoluer. A l’inverse, le psychanalyste, ou le psychothérapeute formé à la psychanalyse, plutôt que de valider cette présentation de « dépendant affectif », invite celui qui se présente ainsi à associer librement ces signifiants. Il s’agit d’un mouvement d’ouverture, à partir duquel une construction sera dès lors possible.


Docteur Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è