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Un certain nombre de personnes témoignent de la facilité avec laquelle elles préfèrent dissimuler leurs manquements plutôt que de les assumer. Et en effet, assumer demande un courage certain, qui va avec l’acceptation de n’avoir pas répondu à une attente, la sienne ou celle de l’autre.


Mais alors que se joue-t-il dans le fait de dissimuler ?

Cette manière de faire prend sa source dans l’enfance, dans la manière dont s’est construit le rapport à l’autre (à commencer par les personnes les plus proches de soi, c’est-à-dire père et mère, frères et sœurs) et dans la manière dont s’est façonnée, dans ce rapport à l’autre, sa propre image de soi.


Des déceptions intenses, le sentiment de ne pas être à la hauteur, l’impression de décevoir l’autre, de se sentir incapable, la peur, sont autant d’éléments qui vont venir nourrir cette décision de l’être d’aller dans le sens de la fuite et donc de la dissimulation, plutôt que de s’assumer tel qu’il est et de compter avec son désir pour avancer.


La difficulté à se trouver face à ses manquements est une manière d’esquiver la haine qui bouillonne intérieurement, que celle-ci soit consciente ou inconsciente. Cette haine, non dite, peut dès lors se trouver représentée par diverses formes symptomatiques, que celles-ci soient psychiques, corporelles ou organiques. Elles peuvent prendre la forme de pensées hostiles à son encontre : « je suis nul », « je suis une merde », « je ne vaux rien », « je ne suis pas légitime » ; hostilité qui peut également s’exprimer envers l’autre : « tous des cons », « personne ne me comprend ».


C’est bien souvent lorsque cette haine devient insupportable et que la souffrance qu’elle produit dépasse le confort, même relatif, qu’elle a d’abord procuré qu’un être peut se décider à aller rencontrer un psychanalyste ou un psychothérapeute. Cette démarche est un premier élément qui amorce une possible désolidarisation d’avec cette haine dans laquelle il se trouve enfermé. Elle est une ouverture vers une perspective qui est à construire, celle de vivre sans qu’il ne soit plus nécessaire de dissimuler.


Docteur Chloé Blachère

Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è