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Que sont les CNEP et quelle est la différence avec l’épilepsie ?

Les CNEP (crises non épileptiques psychogènes) correspondent à des crises plus ou moins importantes s’apparentant à des crises d’épilepsie, sans que celles-ci soient pour autant associées à un dysfonctionnement électrique cérébral. Elles se caractérisent soit par des manifestations légères (perte d’attention, moments d’absence pouvant durer quelques minutes), soit par des manifestations plus importantes, souvent appelées « crises », commençant par une chute au sol, puis caractérisées par des tremblements du corps, des mouvements rotatifs des yeux (qui peuvent être ouverts ou fermés), des mouvements de tension-extension de tout le corps, ou encore parfois des cris.


Il est rare que le diagnostic de CNEP soit établi d’emblée lors de la survenue des premières crises. Bien souvent, les manifestations que celles-ci occasionnent orientent d’abord le médecin vers des crises d’épilepsie. Elles peuvent d’ailleurs être nommées et traitées comme telles, jusqu’à ce que des examens plus poussés (notamment l’électroencéphalogramme) révèlent l’absence de dysfonctionnement d’un point de vue organique. L’un des éléments pouvant mettre sur la piste du diagnostic de CNEP est l’absence d’efficacité du traitement médicamenteux.


CNEP, et après ?

Ainsi, après avoir écarté toute possibilité d’épilepsie, le médecin laisse bien souvent le patient dans une sorte d’errance médicale, avec un diagnostic de CNEP dont ce dernier ne sait pas toujours bien quoi faire : un diagnostic mais pas de traitement chimique possible, et des crises qui peuvent se montrer toujours aussi importantes, voire s’intensifier, et causer des difficultés importantes au quotidien.


Le tableau clinique des CNEP correspond à celui de l’hystérie. Bien que cela soit connu des cliniciens, elle n’est pourtant, dans la plupart des cas, pas nommée comme telle en raison de la connotation péjorative qui a été associée à cette névrose, à savoir que l’hystérique simule. La question n’est pourtant pas de savoir s’il s’agit d’une simulation puisque les symptômes sont bien présents, et que, avant tout, l’hystérique souffre. Or bien nommer, bien diagnostiquer, ne permet-il pas d’orienter vers la bonne prise en charge ? Cette réticence qui est celle du médecin, dans quelle mesure ne vient-elle pas ralentir la résolution des symptômes et le désir de savoir du patient ?


La clinique du partenariat mise en place par le docteur Fernando de Amorim est une réponse à cette errance. Elle s’appuie sur le constat que lorsque le médecin fait usage de son autorité clinique en indiquant, après avoir fait le tour de son domaine de compétence, qu’il passe la main à un psychothérapeute formé à la psychanalyse ou à un psychanalyste de sa confiance, cela facilite le traitement psychique. Cette pratique, le Dr de Amorim la nomme, cônification du transfert. Elle offre alors davantage de possibilité au patient de saisir la logique ayant conduit à cette manifestation symptomatique particulière.

Docteur Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è