Le deuil blanc, qu’est-ce que c’est ?
L’expression « deuil blanc » est parfois utilisée dans le cas des maladies neurodégénératives lorsque celles-ci atteignent un stade avancé. C’est le cas pour la maladie l’Alzheimer par exemple.
Ainsi, lorsqu’une maladie neurodégénérative arrive à un certain degré de développement, il peut être difficile de reconnaître un proche qui en est atteint : les traits de personnalité qui le caractérisait, sa manière d’être, sa manière de penser, son affectivité, la réciprocité dans la relation, sont autant d’éléments qui se trouvent altérés à mesure que la maladie progresse.
Conjoint, enfant, petit enfant, ami, voisin, parmi les personnes qui font partie de l’entourage de celui ou celle qui est atteint d’une maladie neurodégénérative, certaines peuvent se trouver en difficulté à accompagner cette personne qu’ils ont souvent bien connue mais qu’ils ne reconnaissent plus dans l’actuel de son comportement. Cette difficulté à reconnaître ce proche – et à être reconnu par lui – peut être difficile à vivre.
A quel moment consulter un psychothérapeute ?
Une telle situation peut faire naître des émotions inconfortables, voire déroutantes. En effet, malgré la bonne volonté ou l’intention sincère d’aider son proche atteint par une maladie neurodégénérative, il arrive qu’une colère émerge, mêlée à de la culpabilité. Un sentiment de tristesse peut également être éprouvé, ainsi que des sentiments de frustration et d’impuissance. Pour autant, l’affection et le passé partagés, mais aussi le temps qui passe et qui pousse à continuer de se rendre au chevet de son proche malade, peuvent être accompagnés d’une souffrance qui, si elle n’est pas traitée, peut devenir envahissante.
C’est bien souvent cette souffrance qui apparaît comme un signal qui va être porté vers le cabinet du psychothérapeute ou du psychanalyste. En effet parler sa souffrance et l’associer librement au moyen de la règle fondamentale d’association libre des pensées permet, outre l’effet cathartique qui lui est associé, de construire progressivement de nouvelles voies psychiques qui vont permettre de passer d’une souffrance liée à une situation inextricable à un apaisement de cette souffrance et à un ajustement de la distance relationnelle, de sorte que, plutôt que d’adopter une position sacrificielle, l’effort que peut demander un situation d’aide d’un proche malade ne soit pas synonyme d’un renoncement à sa propre existence.
Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è