Pour qui n’a pas suivi une formation particulière dans le domaine de la psyché, il peut être difficile de se repérer et de choisir qui aller consulter parmi les différents professionnels exerçant dans le champ de la santé mentale.
Certains professionnels semblent travailler de manière isolée et sans prise en compte des différents dispositifs mis en place par un patient. Certains vont jusqu’à demander à un patient de choisir entre eux et un autre professionnel consulté, que celui-ci soit psychiatre, psychologue, psychothérapeute ou psychanalyste. Un tel positionnement n’est pourtant pas fondé cliniquement et peut précipiter l’abandon du travail engagé de la part du patient.
La psychanalyse n’œuvre pas contre ou dans le déni de l’action qu’est celle du médecin. En effet, dans bien des cas, les actions de l’un et de l’autre sont complémentaires. Il importe donc qu’elles puissent être mises en place dans le respect et la considération l’une de l’autre.
Dans le cas d’un être de structure psychotique par exemple, la prise en charge conjointe du psychiatre et du clinicien occupant la position de psychothérapeute ou de psychanalyste auprès de lui, œuvrent à permettre le bon déroulement d’un travail de qualité, celui pour lequel ils ont été sollicités, avec leurs outils respectifs. Pour le médecin il s’agira de la prescription d’examens et/ou de médicaments, pour le psychothérapeute ou le psychanalyste, d’accueillir et écouter l’association libre des pensées en séance. C’est l’action conjointe de l’un et de l’autre qui participera à abaisser la souffrance parfois devenue insupportable de l’être venu consulter.
Cette manière de travailler a été théorisée par Fernando de Amorim sous le nom de clinique du partenariat (1). Bien utilisée, elle constitue une aide précieuse à la conduite des cures des patients (en psychothérapie) et des psychanalysants (en psychanalyse) qui, poussés par leurs souffrances, vont à la rencontre d’un psychiste (un psychanalyste, un psychothérapeute, un psychologue ou un psychiatre) avec le désir de construire des solutions.
Le choix du ou des professionnel(s) auquel un être décide de confier sa cure est donc un moment important. Ce choix peut être guidé par la recherche d’une réassurance, un soutien ponctuel, ou bien par un désir décidé d’explorer les racines dissimulées et inconnues de ses souffrances, ce que le dispositif psychanalytique permet.
(1) Amorim (de), F. La clinique du partenariat, le 19 octobre 2020. https://www.fernandodeamorim.com/details-la+clinique+du+partenariat+-+paris+9eme-546.html
Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è