L’été constitue souvent une occasion de faire un point sur l’année qui s’est écoulée. Alors que pour certains, ce coup d’œil jeté en arrière est synonyme de satisfaction, pour d’autres, il place devant le constat d’une insatisfaction, d’un temps qui s’est écoulé sans que celui-ci ait été mis à profit pour construire.
En effet, si bien sûr toutes les années ne s’équivalent pas, le temps qui passe est régulièrement associé à l’augmentation des responsabilités et des engagements. Ceux-ci peuvent être professionnels ou personnels. C’est le cas par exemple lors d’engagements pris auprès d’autres (associatifs, familiaux, amicaux, etc.), ou bien avec l’arrivée d’un enfant, ou avec la vie de couple, etc.
Ces engagements apportent des satisfactions mais également des responsabilités que certains se refusent d’assumer, angoissés à l’idée de se trouver enfermés dans des situations qu’ils vivent comme des privations de liberté. Le regard de l’autre, la peur du jugement, la peur de décevoir, de ne pas être aussi bon qu’imaginé, de se sentir seul, etc., toutes ces appréhensions peuvent venir contraster avec l’idée intérieure qui est faite de sa propre personne : une personne exceptionnelle mais incomprise, ou au contraire nulle mais d’une manière qui jusque-là, parvient à être dissimulée aux autres.
La rencontre avec des situations réelles, avec toute la complexité que cela peut apporter, avec l’altérité, peut en effet être très angoissante. Pour certains, dans un premier temps, cette angoisse n’est pas même identifiée comme telle, voilée par un sentiment d’injustice ou de ne pas être accepté ni compris par les autres.
Mais certains font le constat, à mesure que les années passent, que leur inertie contraste avec le mouvement qui anime la plupart des personnes de leur entourage qui, elles, avancent : elles évoluent professionnellement, construisent une vie affective qui leur est plaisante, etc. Ce constat peut alors les conduire à reconnaître que cette difficulté à construire provient manifestement d’entraves qui leur sont propres. Ces obstacles, même s’ils sont d’abord difficiles à cerner, sont générateurs de souffrance car ils sont finalement vécus comme enfermants, là où ils avaient d’abord été considérés comme gage de liberté.
Cette prise de conscience peut être le premier pas vers la construction d’une vie plus satisfaisante. Le second correspond dès lors aux moyens engagés pour se donner la possibilité de faire évoluer son quotidien. Pour cela, la psychanalyse ou la psychothérapie avec psychanalyste sont deux dispositifs pouvant être d’une grande aide. Caractérisés par une parole dite librement en séance, elles offrent cette possibilité de sortir des schémas de répétitions qui empêchent d’avancer.
Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è