Parmi toutes les appellations qui voient le jour ces dernières décennies, on compte la personnalité zèbre, que certains mettent en avant pour expliquer leurs difficultés à trouver leur place socialement. Si ce diagnostic peut se montrer rassurant dans un premier temps, on observe bien souvent dans la durée qu’au contraire d’aller dans le sens de la résolution de ce qui fait souffrir, cette étiquette ne fait que renforcer les difficultés rencontrées dans l’expérience de l’altérité.
Ainsi, ces personnalités que l’on retrouve sous le terme de personnalité zèbre mais connues également sous les noms de HPI (hauts potentiels intellectuels), personnalités précoces, HPE (hauts potentiels émotionnels) ou surdoués se caractérisent par leur façon singulière de penser, d’agir, de vivre et de se vivre. Mais à y regarder de plus près, n’est-ce pas le propre de tout être humain que d’être singulier, d’avoir une manière propre de regarder le monde, de penser et de se penser, et de penser et vivre ses interactions ? N’est-ce pas là un ajustement unique à chacun et dont les difficultés vont venir s’exprimer d’une manière différenciée pour chacun ? N’est-il pas encore trop large de se comprendre parmi une catégorie de personnes telle que les personnalités zèbres, sans prêter attention au rapport singulier qu’un être entretient avec sa vie psychique, le monde qui l’entoure et ce qui lui arrive ?
Au contraire du simple diagnostic qui, s’il peut s’avérer rassurant dans un premier temps, ne permet pas de vivre mieux, une psychothérapie ou une psychanalyse offre le cadre propice à l’exploration de ses propres pensées, connues et inconnues, jusqu’à ce que puisse se construire un rapport au monde qui ne soit plus articulé par la souffrance et les difficultés.
Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è