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Les crises non épileptiques psychogènes, aussi connues sous le nom de CNEP, constituent, comme leur nom l’indique, des crises dont les manifestations s’apparentent à de l’épilepsie mais dont les marqueurs organiques révèlent qu’elles n’en sont pas. Elles concernent environ 150.000 personnes en France et demeurent pourtant mal connues, parfois même des professionnels.


Les CNEP, qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit d’un trouble assez fréquent chez les personnes présentant des crises de type épileptique, mais qui est souvent mal diagnostiqué. Cette difficulté diagnostique peut pourtant entraîner des complications dans la prise en charge et les traitements prescrits qui sont radicalement différents, d’où l’importance que le diagnostic soit correctement posé.

Les principaux signes présents dans les crises non épileptiques psychogènes sont la fixité du regard et les convulsions, qui peuvent être accompagnées de pertes de connaissance. Alors que les crises épileptiques trouvent leur origine dans des anomalies électrophysiologiques, ce n’est pas le cas dans les CNEP. C’est l’examen médical réalisé par un neurologue spécialisé qui, au moyen de différentes techniques (EEG, vidéo, examen clinique, etc.) écarte le diagnostic d’épilepsie.


CNEP et hystérie

Ces crises non épileptiques psychogènes ont longtemps été connues sous le nom de « crises d’hystérie ». Si elle est toujours reconnue comme pertinente en psychanalyse, cette appellation est aujourd’hui sortie des classifications médicales, du fait de sa connotation jugée trop péjorative. Rappelons néanmoins que Freud, dont les travaux sur l’hystérie sont nombreux, est une figure emblématique ayant œuvrée pour que l’hystérie ne soit plus considérée comme un trouble « inventé », résultat de « simulations ». Il a travaillé, tout au long de sa carrière, à écouter, à faire reconnaître à ses confrères et au grand public, et à prendre en charge cliniquement, la souffrance psychique de ces personnes dont l’expression pouvait être des crises de type épileptique paroxystiques.


Troubles associés et prise en charge

Par-delà la terminologie employée, ces crises sont bien souvent associées à un certain nombre de symptômes dont la présence et l’accumulation peuvent être la source d’une souffrance psychique importante : difficulté à s’exprimer, à verbaliser les émotions, l’anxiété, la colère, la dépréciation, la tristesse, une fatigue importante et plus généralement, des difficultés professionnelles, sociales ou familiales.

Cette souffrance psychique associée à ces crises non épileptiques psychogènes conduit de nombreuses personnes qui en sont atteintes à rencontrer un psychothérapeute ou un psychanalyste. Le dispositif thérapeutique que proposent ces cliniciens offre une occasion singulière que les pensées puissent être associées librement lors des séances, c’est-à-dire dites sans jugement et telles qu’elles se présentent à l’esprit au cours de la séance. Lorsque cette indication est respectée, les associations libres de pensées produisent bien souvent des effets observables psychiquement, mais également au niveau du corps et de l’organisme.


Chloé Blachère
Psychothérapeute à Paris 18è