Certaines personnes observent, à mesure que les années passent, que le sentiment de gâcher leur vie s’exacerbe. Celui-ci peut tout à fait se trouver en décalage avec la manière dont ces mêmes personnes construisent leur vie. En effet, dans bien des cas ce sentiment n’est pas corrélé avec les actions entreprises et les choix réalisés. Il s’agit d’un regard intime, subjectif, qui peut d’ailleurs être difficile à comprendre pour l’entourage de la personne qui l’éprouve tant l’écart semble important entre la vie construite et le regard que cette personne porte sur elle-même.
Pour d’autres en revanche, ce même sentiment est nourri par une difficulté à mener des projets et à avancer. Toute initiative personnelle se trouve immédiatement mise en échec, de manière plus ou moins voilée.
Dans une situation comme dans l’autre, ce sentiment de gâcher sa vie est concomitant d’une relation conflictuelle à soi-même. Il s’accompagne souvent d’une souffrance psychique qui peut rendre le quotidien très problématique, jusqu’à obstruer les perspectives d’avenir.
Les raisons en sont souvent inconscientes, ce pourquoi elles peuvent être difficiles à déceler. Cela peut d’ailleurs renforcer le sentiment d’illégitimité et la culpabilité, faute de raisons rationnelles et compréhensibles pouvant l’expliquer.
Pourtant, cette absence de critères objectifs rendant compréhensible cette souffrance ne signifie pas que cette souffrance n’a pas de source. Son existence constitue la manifestation de conflits psychiques auxquels la psychothérapie ou la psychanalyse peuvent offrir une voie d’expression et de transformation.
C’est bien souvent une impression de répétition qui conduit un être à rencontrer un psychothérapeute ou un psychanalyste. Ce « quelque chose » qui se répète, que ce soit dans la vie affective ou professionnelle, peut être ponctué de cette impression de tout gâcher, jusqu’à pour certains réellement gâcher leur vie, si cette tendance vient à prendre le dessus sur leur désir de vivre.
Chloé Blachère
Psychothérapeute à Paris 18ème