Il arrive régulièrement que des personnes passent la porte du cabinet de consultation avec le constat que rien ne les empêche, objectivement, de construire leur vie comme elles l’entendent. Pourtant, elles ne parviennent pas à s’en donner les moyens. Cet amer constat, chargé d’incompréhension, parfois de colère, les maintient dans une position passive, où les choix pouvant être posés ne le sont pas. Tout cela au service de quoi ?
Une satisfaction inconsciente ?
Faire le constat ne suffit pas.
De l’insatisfaction éprouvée, il subsiste pourtant une incapacité à faire différemment. C’est ce dont témoigne un patient lorsqu’il dit en séance : « il n’y a que moi qui me freine dans ma vie et mes choix mais je n’arrive pas à faire autrement. » Le poids des année et les habitudes prises rendent d’autant plus difficiles les alternatives aux fonctionnements devenus habituels.
Cette procrastination a pour effet une certaine inertie par laquelle une personne se prive de nouvelles expériences et d’une évolution possible. Toute prise de risque est ainsi évitée, risque qui comporterait celui de s’assumer en tant qu’être désirant.
Bien souvent, cette procrastination donne l’occasion à certaines relations de dépendance de perdurer – qu’il s’agisse d’une dépendance financière ou affective, voire les deux –, procurant une certaine satisfaction tenue inconsciente.
Procrastination et psychanalyse
La psychanalyse offre à celui qui procrastine une possibilité de construire différemment son existence. En naviguant au fil des associations libres, elle constitue pour qui s’en saisit un terrain de découvertes sur soi-même, dont les répercussions parviennent à bousculer l’inertie ressentie par certains.