Qu’appelle-t-on aphonie psychogène ?
Il peut arriver, au cours de la vie, de perdre brutalement sa voix. On parle alors d’une aphonie. Les professionnels (orthophonistes, ORL, phoniatres) ont coutume de distinguer les aphonies fonctionnelles des aphonies psychogènes. Dans le premier cas, des raisons organiques sont à l’origine du dysfonctionnement vocal. Dans le deuxième cas et après qu’un bilan organique ait été réalisé, l’absence de lésions ou de cause organique amène à poser le diagnostic d’aphonie psychogène. Dans ce trouble, il n’y a donc aucun facteur physiologique pouvant être la cause de la disparition brutale de la voix. Si elle peut faire suite à un événement soudain et difficile à vivre (perte d’une personne chère, échéance importante, etc.), il peut arriver qu’elle se produise sans raisons apparentes.
Pour certains, elle n’est que transitoire et ne réapparaîtra pas dans le temps alors que pour d’autres, elle tend à se répéter régulièrement au cours d’une vie. Il y a donc de grandes inégalités dans l’histoire qui lie une personne à ce symptôme vocal.
Quelles sont les conséquences d’une aphonie psychogène ?
Ce trouble peut avoir des conséquences tout à fait dommageables dans la vie d’un individu. C’est le cas notamment pour les personnes exerçant un métier dont la voix a une fonction capitale. C’est le cas bien sûr de toutes les professions d’enseignement, c’est le cas également des chanteurs ou des avocats ou juges, tout comme les commerciaux ou toute autre personne amenée à prendre la parole en public. L’impossibilité brutale de s’exprimer oralement et de se faire entendre laisse place à une angoisse importante, vécue comme une impasse dont il est difficile, à première vue, de s’extirper.
Quelles issues possibles ?
Cette aphonie, nouvelle ou au contraire connue car récurrente, offre parfois l’occasion à celui ou celle qui en souffre de commencer une psychothérapie ou une psychanalyse. En effet, l’incompréhension de ce symptôme corporel, qui échappe à toute rationalité, peut constituer l’occasion de découvrir progressivement le nouage inconscient ayant pris forme entre ce symptôme vocal et l’histoire de vie de la personne qui en souffre. Pour certains, cette démarche constitue également une possibilité qu’ils s’offrent de s’ouvrir à des questionnements plus larges sur leur vie et d’exprimer leur désir de trouver une voie qui leur corresponde mieux.
le 20 décembre 2019
Chloé Blachère, psychologue et psychothérapeute à Paris 9è et Paris 18è